picture De G à D : Rémy Dalet, Antoine Ditta (participant aux Euroskills 2020), Thomas Joubert et Benoit Delorme en pleine préparation au CFI d'Orly, le centre d'excellence Worldskills France.

À la suite de Worldskills 2019, Rémy Dalet, l’expert France dans la catégorie réfrigération technique et ancien participant au concours, revient pour nous faire découvrir la préparation du candidat Thomas Joubert et le déroulement de cet évènement.

La 45e édition de la Worldskills Competition, s’est achevée le 27 août dernier. « Thomas a été très bien préparé, et qui plus est sur un sujet totalement inconnu. Mais fort heureusement, toute l’équipe métier a travaillé pour deviner et anticiper ce qui pouvait tomber lors de l’épreuve », explique Rémy Dalet. Pour l’édition de cette année, les frigoristes devaient réaliser une patinoire et une piscine. « Thomas a eu du mal avec cette épreuve à partir du troisième jour de compétition, il s’est laissé déstabiliser. En effet ses brasures n’étaient pas au niveau international, il a donc dû les refaire en urgence et de ce fait, elles n’étaient pas esthétiques. » Aleksandr Leushin, le Russe médaillé d’or a fini son épreuve avec 2 heures d’avance, ce qui lui a permis de peaufiner un maximum, il était impossible de le battre dans ces conditions.

En revanche, le jeune compétiteur originaire de Nouvelle-Aquitaine a su bien rattraper son retard et revenir dans la course lors des épreuves de dépannage. « Il a vraiment assuré, il était au-dessus de tous les autres compétiteurs, y compris les trois du podium, et de loin. » En clair, si tout le reste s’était déroulé ainsi, le vice-champion de France aurait certainement pu se classer dans le top trois de sa catégorie.

« C’était ma première fois en tant qu’expert et je dois dire que le bilan est très positif, c’était une expérience forte », indique Rémy Dalet. « Il y a eu des erreurs, mais elles serviront pour les prochaines éditions et nous reviendrons plus forts pour gagner que ça soit à Shanghai dans 2 ans ou à Lyon dans 4 ans. Nous devons enrichir humainement notre équipe et tout ira pour le mieux. » En ce qui le concerne, Rémy Dalet ne participera pas aux Euroskills de 2020 en Autriche. « La préparation et le travail demandé pour ce type d’évènement sont énormes, je préfère rester focalisé sur les Worldskills. »

L’expert indique également que depuis l’époque où il était compétiteur en 2015, l’équipe de France, Worldskills France et International ont subi une véritable montée en puissance et en compétence. « En Europe, et particulièrement en France, nous avons l’avantage d’être au fait voir en avance sur les technologies (les nouvelles méthodes de refroidissement etc…) et les nouvelles réglementations, je pense notamment à la disparition programmée des HFC, ce qui n’est pas le cas de l’Asie par exemple. »

« Il y avait beaucoup de supporters français, des familles, des amis ou de simples curieux », précise Rémy Dalet. « Des personnalités politiques, comme la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, étaient présentes. L’organisation du concours en 2023 n’avait pas encore été attribué, sa présence à peser dans la balance », conclut-il. L’ensemble des experts internationaux ont également voté pour une amélioration du concours en vue de la prochaine compétition, de manière à être au plus près de la réalité professionnelle.