Face à de graves difficultés financières endémiques, l’Agence nationale pour la Formation professionnelle des adultes a annoncé un plan de «réorganisation» de très grande ampleur qui va impacter les métiers du froid.
L’annonce a créé un véritable séisme au sein de l’acteur historique de la formation professionnelle des adultes. Présenté le 18 octobre au Conseil d’administration et au Comité centrale d’entreprise (CEE), le plan de « réorganisation » de l’Afpa prévoit notamment la suppression de plus de 1500 postes, sur un effectif global de l’ordre de 6 700 personnes, et la fermeture de 38 sites sur 206. Ces décisions font suite aux graves difficultés financières enregistrées ces dernières années par l’agence devenue établissement public depuis 2017, à savoir une perte cumulée de 725 millions d’euros entre 2012 et 2016.
Le plan annoncé n’est pas sans conséquences pour les métiers du froid avec la fermeture programmée des centres et plateaux suivants :
- Agen (Froid) ;
- Angers (Froid) ;
- Calais (Clim)
- Cannes (Froid et Clim) ;
- Creil (Froid et Clim) ;
- Gap (Froid et CVC) ;
- Saint-Dizier (Froid).
La fermeture de ces centres est programmée mais ils seraient transférés :
- Lyon Rillieux-la-Pape (froid) vers Saint-Priest ;
- Bordeaux Begles vers Pessac.
L’ensemble de ces centres forment chaque année de l’ordre d’une centaine de techniciens (niveaux IV et V) notamment au titre de Technicien d'intervention en froid commercial et climatisation (TIFCC) et de Monteur dépanneur frigoriste (MDF).
Ces fermetures de centres et de plateaux techniques, d’une ampleur sans précédent, viennent s’ajouter à celles déjà effectuées depuis 4 ans et qui ont touché Le Havre, Nantes, Saint-Flour ou encore Valence… De fait, certaines régions comme les Pays-de-la-Loire, très porteuses d’emplois dans ce domaine, pourraient ne plus avoir de centre Afpa dans leur périmètre.
L’annonce de ce plan incite la filière à se mobiliser. Hélène Besson, présidente de la commission Formation au Snefcca, en concertation avec le président national Jean-Luc Carré, s’est emparée du dossier. Un rendez-vous avec la direction générale de l’Afpa a été demandé dans la foulée d’une lettre adressée à l’établissement public. Les présidents de région sont aussi sollicités pour défendre, à leur échelon, la position du syndicat. Sous le choc, la profession veut faire valoir la capacité d’emploi qu’elle propose et, dans le même temps son besoin de formation dans une période d’activité particulièrement tendue.
La décision est d’autant plus difficile à entendre à l’heure où le gouvernement fait de la formation professionnelle une priorité…