
Quel est l’historique de votre centre de formation ?
La question de la formation chez Clauger est dans notre ADN, avec une logique de compagnonnage qui nous est propre depuis 50 ans. Les logiques formations au sens propre se sont considérablement intensifiées ces cinq dernières années, en interne pour nos collaborateurs comme en externe pour nos clients, et nous avons inauguré notre campus Clauger à l’occasion des cinquantes ans de l’entreprise.
Ce campus répond-il à un besoin, une demande ?
L’idée est d’abord de pouvoir élargir nos recrutements. Il y a peu d’écoles qui forment à nos métiers en France et cela est encore plus vrai à l’international. En France il y a une soixantaine d’écoles identifiées mais à l’international il y en a très peu, si ce n’est pas du tout selon les pays. Je pense notamment à l’Italie et à l’Espagne où notre dynamique de croissance est particulièrement vive, aux pays du continent américain (Nord, Centre et Sud) qui ne disposent pas du même appareil éducatif. L’objectif de ce campus était donc d’élargir nos recrutements, accompagner nos croissances externes à l’étranger, accompagner les mobilités individuelles et les évolutions de l’entreprise, les transformations de nos clients, mais aussi susciter l’envie de nous rejoindre. On considère la question du savoir pas seulement comme le fait de se doter des bonnes compétences au bon moment mais aussi comme un facteur de plaisir au travail. Lorsqu’on maîtrise son art, on s’épanouit dans son boulot, et on souhaite encore apprendre davantage.
Quel regard portez-vous sur la formation professionnelle en France ?
Elle se porte bien. Des écoles, présentes depuis longtemps, forment très bien à nos métiers. Il ne s’agit pas de se positionner en concurrents mais dans une logique de partenariat et de complémentarité avec le tissu éducatif. Des formateurs Clauger interviennent auprès des écoles, nous mettons à disposition nos maquettes pédagogiques, on les accompagne sur les métiers du froid, pour intégrer leurs propres maquettes pédagogiques sur leur plateau technique et on ne se positionne pas comme un concurrent du monde éducatif. Notre cible est plutôt de jeunes et moins jeunes adultes en reconversion ou en évolution professionnelle nous concernant.
Ainsi l’Éducation Nationale n’apporterait pas une réponse complète aux besoins de formations ?
C’est le cas à l’international. Mais en France, nous n’avons pas la même mécanique. Toutes entreprises confondues nous avons des besoins de recrutement énormes et nos métiers ne sont pas assez connus. À mon sens, le problème n’est pas la faute de l’Éducation Nationale mais de l’orientation des jeunes vers nos métiers.
Donc les frigoristes européens peuvent être habilités à travailler une fois chez eux ?
Oui, nous pouvons intégrer des collègues d’autres filiales étrangères dans nos appareils de formations français. Nous avons même vocation à accompagner nos filiales à créer leurs propres campus Clauger. Notre définition du campus Clauger ne se résume pas à un bâtiment ou un diplôme. Notre philosophie est celle de l’entreprise apprenante où chaque agence, filiale, équipe ou situation de travail doit donner lieu à des situations d’apprentissage.
Des objectifs à court et moyen terme ?
Le premier cap, il y en a deux, continuer sur la même logique développée par l’entreprise depuis plusieurs années sur nos formations dédiées aux techniciens d’intervention, et la dupliquer désormais à nos métiers de chargés d’affaires : concevoir des formations modulaires, pratico-pratiques, de haut niveau, adaptées à l’évolution constante de nos métiers afin de garantir un niveau d’excellence. Le deuxième cap sera l’international : « Comment détecter nos futurs formateurs au sein des équipes de nos filiales à l’étranger ? Comment les accompagner à déployer un appareil de formation au plus proche du terrain, des réalités et des cultures locales ? » ?
Les chiffres de la formation chez Clauger
Marie-Laure Noton signale 1 500 stagiaires sur la formation interne cette année. À peu près la même chose avec 1 500 stagiaires clients. La première promo TIFI, le parcours diplômant, compte 12 stagiaires. Et 30 % de l'offre formation du groupe est désormais digitalisée. Selon notre interlocutrice, l’équipe formation chez Clauger est sans doute la plus grande de l’entreprise car il y a selon elle autant de formateurs que de collaborateurs, soit un potentiel de 2000 formateurs occasionnels. L'objectif est que chaque collaborateur dédie un peu de son temps, sur la durée de son choix, au partage de ses connaissances avec ses collègues. Clauger déclare consacrer aujourd’hui environ 6 % de sa masse salariale à la formation interne, sans compter les investissements en matière de maquettes pédagogiques, plusieurs centaines de milliers d’euros ces deux dernières années.
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