Pour les associations européennes, la révision de la F-Gas ne doit  pas entraver l'expansion du marché des Pac, tout en tenant compte des disponibilités en personnels qualifiés. Daikin
Pour les associations européennes, la révision de la F-Gas ne doit pas entraver l'expansion du marché des Pac, tout en tenant compte des disponibilités en personnels qualifiés.
Alors que l'ensemble de la profession attendait impatiemment les propositions de révision de la F-Gas par la Commission européenne, les réactions ne se sont pas fait attendre. L'AREA, l'EHPA et l'EPEE déplorent des propositions jugées « inquiétantes ».

Réunis dans un communiqué commun, l'Association européenne des installateurs en réfrigération, air conditionné et pompes à chaleur (AREA), l'Association européenne des pompes à chaleur (EHPA) et les Industriels du froid, de la climatisation et des Pac (EPEE), s'alarment des récentes propositions pour la révision de la F-Gas. Annoncé mardi 5 avril 2022, le texte de la Commission européenne contient de nouvelles interdictions « inquiétantes » sur les équipements essentiels à la décarbonation de l'Europe et une réduction progressive (phase down) des HFC intenables, selon les associations.

Pour ces dernières, en l'état, face à l'insuffisance des solutions alternatives et d'installateurs formés, ces interdictions vont massivement « décélérer » le déploiement des pompes à chaleur et autres solutions de chauffage et de refroidissement nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques et énergétiques de l'UE à l'horizon 2030, ainsi que les objectifs géopolitiques exprimés récemment par la Commission européenne sous l'intitulé « #REPowerEU  » *. Les associations demandent donc instamment aux co-législateurs de protéger les objectifs de l'UE en s'assurant que le règlement sur les gaz fluorés est compatible avec la disponibilité d'équipements, d'alternatives de réfrigérants à faible PRP (GWP) et de personnels formés pour les installer.

* La Commission européenne a proposé mardi 8 mars 2022 une ébauche de plan visant à rendre l'Europe indépendante des combustibles fossiles russes bien avant 2030.

 

 

Ils ont dit...

Thomas Nowak, secrétaire général de l'EHPA a déclaré que « Pour atteindre le niveau d'ambition fixé par "#REPowerEU", nous avons besoin d'une accélération sur les pompes à chaleur et non d'un coup de frein brutal. Toutes les pompes à chaleur, y compris les air-air, doivent être déployées massivement. »

De son côté, Folker Franz, directeur général de l'EPEE, précise « que le quota actuel du règlement F-Gas de l'UE réduit déjà l'utilisation des HFC de 88 % d'ici 2030. Notre modélisation montre que ce sera juste assez pour installer les 50 millions de nouvelles pompes à chaleur nécessaires d'ici là. Il ajoute : L'Union européenne nuirait à sa propre cause en réduisant davantage le quota : les émissions de gaz à effet de serre provenant des gaz fluorés sont très faibles par rapport aux émissions qui peuvent être économisées en remplaçant le chauffage aux énergies fossiles par des pompes à chaleur. »

Enfin, Marco Buoni, président de l'AREA, conclu : « Il est dommage que l'effet des nouvelles dispositions sur la formation des installeurs soit annulé par l'ensemble de nouvelles interdictions. Avec des centaines de milliers de techniciens ayant besoin d'être qualifiés pour manipuler en toute sécurité des réfrigérants hautement inflammables, la base d'installateurs ne pourra tout simplement pas gérer la conversion à temps. Et de rappler qu' Il y a en toujours une pénurie d'infrastructure de formation et de formateur dans l'UE »