Le R 744 était au centre des échanges de la réunion Snefcca Île de France organisée aux Frigos de Paris sous la conduite de Serge Bresin, son président.

Généralement très suivies, les réunions du Snefcca Île de France rassemblent toujours un public varié qui en fait un rendez-vous propice aux rencontres et aux échanges. La dernière en date, le 28 mars aux Frigos de Paris, n’a pas dérogé à la règle. C’est autour du thème du Froid durable que la cinquantaine de participants s’est retrouvée pour une soirée introduite par Jean-Luc Carré. Le président national du Syndicat n’a pas manqué de rappeler que la thématique de la soirée tombait à point nommé à l’heure où s’ouvrent les premières discussions des instances européennes pour la révision de la F-Gas. Pour ce dirigeant, il ne fait pas de doute que cette nouvelle mouture sera plus stricte et plus difficile à aborder, d’autant qu’elle s’inscrit dans un contexte de crise de recrutement et de déficit de formation qui oblige à redoubler d’effort, notamment pour attirer de nouveaux talents.

C’est via le prisme des fluides naturels que Jacques Guilpart, dirigeant de MF Conseil et Professeur associé à l’Iffi-Cnam, a abordé le froid durable. Après avoir passé en revue les différents autres fluides de cette catégorie (Hydrocarbures et Ammoniac/ NH3), il a surtout porté son analyse sur le CO2 / R 744 au travers de réflexions qualifiées de personnelles. Il s’est notamment attardé sur la sélection du gaz cooler que l’on a généralement trop tendance à sous dimensionner par souci d’économie. Or selon lui, preuves à l’appui, il convient de le sélectionner pour assurer un fonctionnement en mode subcritique, qui est le régime auquel peuvent fonctionner le plus souvent les centrales CO2 . Ceci entraîne certes un surdimensionnement synonyme d’un investissement de départ plus important mais garantit, sur la durée, un COP intéressant, d’autant plus si la récupération de chaleur n’est pas primordiale. Ce parti pris, si le dimensionnement est bien calculé, permet à la centrale à continuer à tourner pendant les fortes chaleurs avec une dégradation du COP mais sur des périodes somme toute relativement courtes. Et Jacques Guilpart de rappeler qu’à Paris, les relevés montrent que l’on peut fonctionner à 94 % du temps en subcritique et à 85 % à Marseille. Par la suite, sa vision sur les éjecteurs a pu être complétée par la présentation de Lionel Carriere de Danfoss. En guise de retour d’expérience terrain, le témoignage de Nicolas Clémenceau responsable Bureau d’études d’AM Froid tout comme celui de Saïd Elhoujjajide, en charge d'une section SAV chez MCI, ont mis, entre autres, en évidence la nécessite de se former aux systèmes CO2. Ce qui permet de démythifier ce fluide et de surmonter les craintes qu’il peut engendrer pour au final se surpasser dans son métier, comme l’ont confié des techniciens de chez MCI issus d’une reconversion professionnelle.

De formation et de recrutement de nouveau talents, il a aussi été question lors de cette soirée avec notamment l’appel de Claude Gillet pour inciter les frigoristes à candidater aux concours des MOF. De son côté, Tugdual Papillon, délégué général du Snefcca a évoqué les différents outils mis à la disposition des frigoristes, à l’exemple du guide de recommandations des fluides alternatifs dont la consultation a été recommandée par Jacques Guilpart. Dans le même esprit,Tugdual Papillon a aussi rappelé que le syndicat œuvrait auprès des instances politiques et administratives françaises et européennes pour permettre aux professionnels d'exercer dans un cadre d'application "réaliste".

Le mot de la fin est revenu à Didier Coulomb, directeur de l’IIF qui s’est dit convaincu que la Futur F-Gas serait plus exigeante et qui, de ce fait, exige « d’être prêt pour le changement » Une soirée comme celle organisée par le Snefcca ce 28 mars ne peut qu'y contribuer.

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