La Rpf / L.P
Jeudi 24 novembre, l'Association française du froid (AFF) a organisé une table ronde pour dévoiler les résultats de son enquête sur les tensions dans la profession. L'occasion de créer de l'échange entre jeune et ancienne générations.

Quoi de mieux pour évoquer le futur de la profession qu'un centre de formation pour futurs frigoristes ? Jeudi 24 novembre, l'AFF a organisé entre les murs du centre de formation LÉA-CFI d'Orly la table ronde « Frigoriste de demain, un recrutement sous tension ». Cette conférence a aussi été l'occasion de dévoiler les résultats d'une enquête sur l'état de la profession de frigoriste lancée en mai dernier et d'en tirer des conclusions. Entre constats et craintes, cette rencontre a été pour la jeune et ancienne génération l'opportunité de s'entendre… Et peut-être même s'écouter.

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Face à la table ronde, des frigoristes, membres de l'AFF et des élèves du master master éco-énergéticien.

Pour se faire, Édouard Chalhoub, frigoriste et membre de la commission formation & recherche de l’AFF était accompagné de Danièle Linhart, sociologue du travail et directrice de recherche au CNRS, Mathilde Vital Durand, business partner RH chez Clauger et Kamel Ferhat, Pdg de Le Froid Francilien. Face à eux, des étudiants du master éco-energéticiens du centre de formation. Réunis autour d'une table, tous ont eu à cœur de se demander comment fidéliser les frigoristes, éviter les départs et donner du sens à la profession alors que 25 000 frigoristes sont attendus à l'horizon 2 050.

Astreintes et cohésion en fil rouge

« Sur 577 répondants à l'enquête, 46 % d'entre eux se sentent bien dans la profession. Au contraire, 10 % souhaitent la quitter », a expliqué Jacques Guilpart, membre de l'AFF. Devant ce constat, l'Association ne manque pas de pointer du doigt les thématiques connues qui touchent les répondants. En premier lieu, toutes les générations s'accordent sur le caractère contraignant et isolé des astreintes. Longtemps discutée durant cette conférence, la tâche divise tant sur son aspect solitaire que sa difficulté.

Alors, si le compagnonnage était la clé ? Pour Danièle Linhart, la réponse est à trouver dans la cohésion entre les frigoristes, qu'ils soient employés ou en apprentissage. Pour Kamel Ferhat, chef d'entreprise qui accueille des étudiants en formation, « Je pense que certains patrons sont réticents à l'idée d'accueillir [des étudiants] car l'erreur en intervention coûte cher et est difficilement acceptée » explique-t-il.

La question du choc des générations n'a, quant à elle, pas manqué au moment des échanges de paroles. De l'autre côté de l'assemblée, les étudiants en master ont évoqué un sentiment d'absence de reconnaissance que certains subissent à l'heure de trouver une alternance. « Le savoir-faire, savoir être et savoir devenir manquent parfois chez des élèves en apprentissage », note Mathilde Vital Durand. Quand un participant met en avant l'absence de connaissance des jeunes frigoristes en alternance, un étudiant lui répond que ces jeunes sont souvent ceux qui aident leur tuteur à maîtriser des logiciels ou outils, essentiels à la profession. Si cette table ronde n'a pas permis trouver des solutions immédiates aux maux du métier de frigoriste, on peut au moins penser qu'elle a été pour différentes générations l'occasion d'entre les points de vue de tous.