Dans sa lettre de septembre, Codinf* dresse une liste de quelques signes qui peuvent alerter sur la santé d’une entreprise. Utile !

Outre les clignotants internes (visite commerciale problématique, retards de paiement, cadencement des commandes, atteinte du plafond d’encours, accroissement des litiges etc.), certaines annonces légales doivent nous mettre la puce à l’oreille.

Non-publication des comptes annuels

Si l’entreprise les publie ordinairement, cette lacune peut traduire un mauvais exercice ou l’intention de perturber l’analyse de la tendance sur plusieurs années.

Modification de la date de clôture des comptes

Sauf si l’entreprise vient d’intégrer un groupe et s’aligne sur la clôture commune, cela peut lui permettre de camoufler des résultats financiers dégradés. En augmentant la durée de son exercice, la société a ainsi l’espoir d’améliorer ses finances à court terme.

Augmentation du capital social

Sauf s’il s’agit d’un signe de croissance (intégration de nouveaux investisseurs ou levée de fonds), elle peut être opérée dans le but de maquiller son bilan comptable à l’approche d’une opération majeure (fusion, acquisition ou cession) ou en cas de pertes importantes qui nécessiteraient sa recapitalisation rapide (crise économique, choc sectoriel, etc.)

Réduction du capital social

Sauf en cas de sortie d’un investisseur, elle peut être motivée par des pertes importantes de sa part car, à travers cette opération, une société peut souhaiter impacter considérablement ses fonds propres pour forcer une dissolution anticipée, par exemple.

Non-dissolution anticipée d’une société à la suite d’une perte supérieure à la moitié des capitaux propres

La poursuite d’activité expose l’entreprise à un risque de défaillance beaucoup plus élevé.

Ouverture d’une dissolution anticipée (ou liquidation amiable)

La décision des associés d’une société qui souhaitent la fermer ne laisse que 30 jours pour s’inscrire sur la liste de créanciers afin de recouvrer la somme due.

Changement de dirigeant

S’il s’agit d’une petite entreprise, cela peut révéler une situation délicate (départ du personnel ou difficultés financières). De plus, les compétences du successeur devront être testées.

Fin d’une garantie financière

L’engagement pris par un établissement bancaire, de crédit ou d’assurance, de couvrir les bénéficiaires de cette caution (clients ou fournisseurs) ne reste alors valable que durant 3 mois.


Face à ce type d’événement, Codinf recommande d’être plus vigilants vis-à-vis de la société
Si les sommes engagées sont importantes, le spécialiste de la maîtrise des risques clients invite les créanciers à ses enquêtes sur-mesure Cod'infos.

* le réseau Codinf collabore avec les organismes professionnels - dont le Snefcca - et regroupe aujourd’hui plus de 1 000 entreprises réparties sur 15 réseaux professionnels.

Les TPE face au PGE


Les TPE représentent 90 % des bénéficiaires de prêt garanti par l’État (PGE). Celles qui sont en croissance, et remboursent depuis avril leurs premières échéances, doivent souvent le faire au détriment d’investissements pour la reprise. Elles puisent ainsi dans leur trésorerie alors que l’inflation et les effets de la guerre en Ukraine commencent à peser.
Selon une étude réalisée par l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH), 25 % des entreprises ayant contracté un prêt garanti par l’État (PGE) ne seraient pas en mesure d’honorer son remboursement.


« Ce n’est pas parce que l’on travaille correctement depuis trois mois que l’on peut rembourser 25 % du chiffre d’affaires en quatre ans », affirme le président de la branche hôtellerie du syndicat. « Il y aura sans doute des dépôts de bilan, mais aussi des changements de mains. On risque de perdre des indépendants au profit de fonds d’investissement », prévient-il, rappelant qu’environ 40 % des hôteliers ont contracté un PGE.
« C’est un sujet qui va être important en septembre car certains sont déjà à flux tendu, en particulier dans la restauration », indique le porte- parole du Groupement national des indépendants de l’hôtellerie- restauration (GNI).

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