
Quel est votre parcours ?
Après un BAC scientifique j’ai suivi un DUT en génie électronique informatique et industriel. J’ai travaillé dans mon domaine quelque temps dès mes 20 ans. Ensuite une carrière sportive dans la boxe thaïe a pris le dessus. Je suis devenu champion de France militaire. Pendant ces années j’ai beaucoup voyagé à l’étranger m’éloignant de la technique. Lorsque la question de la reconversion professionnelle s’est posée, je me suis intéressé à l’environnement. Naît alors l’idée de reprendre des études complémentaires pour avoir une attestation d’aptitude à la manipulation des fluides frigorigènes et renforcer celles dans le domaine électrique. J’ai donc étudié un an à l’IFEN (Institut Français de Formation en Énergétique) à 42 ans.
« Personne n’a chasse gardée sur le savoir face au CO2 »
Et quant à votre arrivée dans le froid ?
Ma rencontre avec MCI, qui appartient au groupe Equans, a eu lieu lors d’un job dating. Je suis rentré par la petite porte en tant que stagiaire puis j’ai évolué vers un poste en maintenance et en SAV au sein d’un groupe chargé de l’agroalimentaire. À la suite de cela, je suis devenu technicien référent avec la mission d’encadrer et intégrer des jeunes techniciens au sein de l’entreprise (stagiaires, nouveaux entrants ou encore les Compagnons du devoir). Depuis 2022, je suis aussi en relation avec le pôle travaux et installations.
À quel moment rencontrez-vous la technologie du CO2 ?
Ma rencontre remonte à l’IFEN avec l’acquisition d’une certification de niveau 1. J’ai vite compris que l’ensemble des HFC étudiés, comme le R 32, avaient beau avoir un GWP très bas, ils restaient inflammables. Pour manier le CO2 il faut des compétences, des responsabilités et de l’organisation. Des compétences que je pense avoir acquises grâce à mon expérience professionnelle et mon âge. Bien que son utilisation doive être très encadrée, j’ai été séduit par son aspect environnemental avec son GWP de 1.
Comment cette crainte de travailler avec un fluide qui demande des précautions spécifiques peut être combattue ?
On la combat grâce à la formation, les process, la répétition et la compréhension. Tout cela permet d’être armé face à cette crainte. En intervention, je reste constamment concentré. Mon téléphone est en mode avion pour être focus à 100% sur mon installation. Ces valeurs je veux les transmettre aux stagiaires qui passent par chez nous et aux jeunes techniciens avec qui je peux travailler. Je les sensibilise à la compréhension d’une centrale transcritique, subcritique, aux risques, aux organes que, nous techniciens, sommes habilités à manipuler. J’insiste sur un tirage au vide bien fait, quitte à le faire deux fois… Les installations au CO2 coûtent cher et sont complexes mais sont efficaces et durables dans le temps.
Quel est le process sur un chantier CO2 ? Est-ce que vous vous référez à des collègues ?
Je peux me tourner vers trois référents de différents niveaux : Saïd Elhoujjaji (chef de secteur), Martial taraudage (responsable technique) et Stéphane Botteau (directeur technique national et formateur). Il faut parfois faire preuve d’humilité et travailler en équipe.
Avez-vous été marqué par un chantier au cours de votre carrière ?
Je me souviens d’un chantier où nous avons failli perdre l’intégralité des produits réfrigérés d’un magasin. On nous transmet l’information d’une coupure à haute pression et mise en système automatisée puis en manuel pour continuer à alimenter les chambres froides. Une fois sur place, le problème était traître puisqu’il s’agissait d’un flexible dévissé mais qui tenait encore. Le détecteur de CO2 étant placé de l’autre côté de la fenêtre ouverte (nous étions en été), le local technique était bien aéré et le détecteur n’a pas bien effectué son travail. Il s’agissait d’une panne très compliquée à trouver avec la pression de perdre toute la marchandise du magasin.
Cette vision du CO2 est-elle partagée avec vos collègues ?
Elle est partagée par tous les membres de notre équipe SAV. Personne n’a chasse gardée sur le savoir face au CO2. A travers mon parcours, je sais que si plus de jeunes techniciens sont formés à cette technologie tout le monde pourrait avoir un emploi et notre planète s’en porterait mieux. Le CO2 comporte des risques (sa pression) mais aussi beaucoup d’avantages (un GWP très bas, un gain de place et un retour sur investissement très rapide).
Comment voyez-vous votre évolution de carrière ?
Je vais peut-être vous surprendre mais étant un homme de terrain, je ne veux pas évoluer plus et me retrouver « enfermé » dans un bureau. Je préfère parler de développement de carrière que d’évolution. Au regard de mon bagage, je suis à mi-chemin entre les travaux et le SAV. Mon poste me va très bien. Je ne veux pas évoluer en termes de responsabilités mais en termes de transmission et sur le plan technique.
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