
Ma rencontre avec Michel remonte à 1978, lors des Journées AFF de Nantes. Je me souviens parfaitement de cette première conversation : Michel, éminent ingénieur frigoriste chez Alfa-Laval et déjà animé d’une curiosité insatiable venait d’être élu Président de l’AITF.
Il appartenait à ce petit groupe d’experts des techniques frigorifiques dont les noms méritent d’être rappelés : Joël Conan (Quiri) Georges Vrinat (Samifi), Corradi Corrado et Robert Cormier (Sagem) etc… sans oublier le Professeur Maxime Duminil.
Dès ce moment, il joua un rôle décisif dans le rapprochement avec l’AFF, un rapprochement qu’il allait poursuivre et incarner pleinement en devenant, quelques années plus tard, Président de l’AFF à son tour.
Ce fut le début d’une longue coopération, faite à la fois d’estime mutuelle et d’un engagement commun pour notre métier. Nous avons particulièrement travaillé en confiance au cours des années 1990, période charnière où il fallait accompagner et réussir l’élimination des CFC. Michel, alors dirigeant de Matal SA, devenue filiale de GEA, fit preuve dans ces moments de lucidité, de courage et de réalisme. Il avait cette capacité rare de comprendre rapidement les enjeux, qu’ils soient techniques, environnementaux ou économiques, et de les traduire en décisions concrètes bénéfiques à la fois pour son entreprise et pour ses clients, convenant ensemble de la nécessité de stockage palliatif !

En tant que personnalité de la filière Froid française, Michel Barth l’a représentée de nombreuses fois à l’international, comme ici à Shanghai en 1996 en compagnie de Claude Brian.
Un homme de convictions, loyal et d’une amitié sans faille
Mais au-delà de l’homme de métier, j’ai découvert au fil des ans un homme de convictions, loyal et d’une amitié sans faille. Nous avons toujours gardé un contact étroit et régulier, même lorsque nos responsabilités nous entraînaient dans des directions différentes. Pour Michel, le destin de Matal, même après son départ et jusqu’à récemment lors de la reprise par Syclef, celui de l’AFF, et plus largement l’évolution de toute la profession de frigoriste, demeuraient des sujets d’intérêt et de passion jusqu’à ses tout derniers jours.
Nos conversations récentes en sont la preuve. Après avoir travaillé ensemble sur un sujet d’automatisme il y a quelques années, …il y a peu de temps encore nous discutions du « plasma de glace » – en compagnie de Michel Leprieur, un sujet qui le stimulait intellectuellement comme toujours, et nous avions déjà prévu, comme chaque été, de nous retrouver pour un déjeuner « Chez Papa », après une visite à la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale. Ces moments de tradition, à la fois simples et précieux, faisaient partie du lien que nous avions tissé au fil de près d’un demi-siècle.
Michel laisse derrière lui un héritage bien plus grand que des réalisations techniques ou des décisions professionnelles. Il laisse l’exemple d’une vie menée avec droiture, passion et humanité. Tous ceux qui ont eu la chance de croiser sa route garderont en mémoire son écoute attentive, sa vision claire des enjeux, son humour discret et sa chaleur humaine.
Son amitié, que j’ai eu le privilège de partager pendant tant d’années, va nous manquer. Mais son souvenir restera vivant, porté par les nombreux moments que nous avons vécus ensemble et par les valeurs qu’il incarnait.
Merci Michel !
À sa mémoire...
La Rpf a rendu hommage à Michel Barth sur son site larpf.fr le lendemain de sa disparition, et présenté ses condoléances à sa famille et amis. et ils sont nombreux comme en témoignent les messages écrits suite à notre post Likedin.