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La guerre en Ukraine, au-delà de ses conséquences tragiques, fait craindre une pénurie de gaz en Europe dans les mois qui viennent. Le recours à des approvisionnements issus de nouveaux terminaux méthaniers, grands utilisateurs de froid, est-il la solution ? 

Le froid au secours de l’approvisionnement de gaz ?

La Commission des affaires économiques du Sénat vient de proposer 5 mesures d’urgences pour sortir de la dépendance française et européenne au gaz russe. Parmi celles-ci on relève la diversification de l’approvisionnement. Selon le communiqué de la Chambre haute,  « pour pallier la suspension du gazoduc Nord Stream 2, il faut accélérer la mise en service de terminaux méthaniers, pouvant permettre des importations de gaz naturel liquéfié (GNL), et reconstituer des stocks stratégiques pour les prochains hivers, les obligations de stockage devant être confortées, appliquées et contrôlées en France comme en Europe. » Cette proposition qui rejoint l’avis de nombreux experts, si elle s’avère pertinente, ne peut s’inscrire cependant que sur le long terme. Construire un Terminal méthanier  exige du temps et le déploiement d’une technologie complexe avec, entre autres, des réservoirs à – 163 °C pour stocker le GNL (gaz naturel liquide) en provenance des navires méthaniers. D’où le besoin de spécialistes de la cryogénie formés, comme cela avait été expliqué par Innocold lors de la création du dernier terminal français en 2017 près de Dunkerque. Ce centre, , qui a nécessité un investissement de l’ordre de 1,2 milliard d’euros, est à ce jour le plus grand de France qui en compte trois autres dont un à Montoir près de Saint Nazaire et deux à Fos-sur Mer.

Ces dernières années, plusieurs projets ont été présentés en France mais les nombreuses oppositions ont conduit à des abandons au Verdon en Gironde (en 2010) au Havre-Antifer (2012)  et deux autres à Fos-sur-Mer (2015). De son côté, l’Allemagne, dépendante à 50 % du gaz russe, décide d’accélérer les projets de construction de terminaux méthaniers dont elle est aujourd’hui totalement dépourvus.

Pour mémoire, le gaz russe représente 20 % de la consommation de gaz en France, 50 % en Allemagne et 40 % en Europe.