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Julien Dupré, responsable efficacité énergétique et environnementale chez Axima Réfrigération France d’ENGIE Solutions revient pour nous sur le dispostif et ses évolutions.

Les fiches CEE portant sur la récupération de chaleur en tertiaire, industrie et agriculture, actuellement en instruction auprès du ministère de la Transition écologique et solidaire, devraient être modifiées pour une publication d’ici le mois de septembre. Des ajustements ayant trait à l’étude de dimensionnement sont très probables : les besoins frigorifiques seraient à justifier, mais aussi la simultanéité des besoins en froid et des besoins de chaleur sur une journée type de production glissante, ainsi que la durée annuelle d’utilisation de la chaleur des systèmes de récupération de chaleur (tenant compte des arrêts de saisonnalité), etc.

Au sein d’Engie, nous réalisons des audits énergétiques destinés à établir une situation de référence permettant à travers la mesure (avec débitmètre, sonde de température, etc.) de cerner le réel besoin de chaleur du client pour répondre notamment aux exigences de l’étude de dimensionnement préalable.

Pour éviter les incohérences 

À l’heure actuelle, hormis les exigences indiquées dans la fiche standardisée, il n’y a pas de référentiel commun de dimensionnement de la récupération de chaleur validé par le ministère de la transition écologique. Cette étude est donc laissée à la libre interprétation du BE ou du professionnel. Pour un client, lorsque plusieurs prestataires répondent à un même dossier, la question est de savoir lequel a le volume de CEE valorisable répondant à toutes les obligations de la fiche et éviter toute incohérence, sachant que l’Ademe n’a pas fourni, pour le moment, de référentiel précisant les ratios à prendre en compte pour chauffer tel ou tel type de local. C’est l’une des principales sources (de craintes pour la profession mais aussi) d’abus avec des surdimensionnements de besoins en froid et en chaud.

La majorité de nos clients, quel que soit le secteur d’activité, ne dispose pas, en effet, de suffisamment de mesures pour quantifier ces besoins de chaleur et besoin de froid. La difficulté jusqu’à présent pour faire des économies en France est ce manque de sous-comptage et de supervision. Autrement dit, on sait ce que l’on consomme globalement mais pas la façon dont cela se répartit sur l’ensemble des différents besoins du site. Et faute de mesures, il faut réaliser un audit énergétique qui, bien que non obligatoire, peut venir soutenir cette étude de dimensionnement préalable.