Les PFAS, qui entrent dans la composition de très nombreux produits chimiques, dont certains fluides frigorigènes, sont aujourd’hui dans l’œil de REACH. Et désormais dans le viseur du ministère de la Transition écologique.

Présentée le 10 mai dans le JT de France 2, une enquête menée par l’émission « Vert de Rage » de France 5, en collaboration avec «  Envoyé spécial », révèle une pollution aux Perfluorés (PFAS) à Pierre-Bénite, dans la métropole de Lyon. Le reportage, qui doit être diffusé dans sa totalité le 12 mai, évoque la présence de l’Usine Arkema dans cette ville qui a utilisé jusqu’en 2016 de l’acide APFO (PFOA en anglais) mis en œuvre , par exemple, dans les tissus imperméables ou des ustensiles de cuisine antiadhésifs. D’autres composés seraient encore utilisés sur le site ainsi que sur celui de Daikin Chemical pour la production de plastiques. Interrogé à ce sujet par la chaîne de télévision, le service de communication d’Arkema France a répondu que « certains additifs perfluorés dont il est majoritairement question dans votre e-mail nous semblent concerner d’anciennes activités sur la plateforme (…) et peuvent provenir de multiples autres sources (…).» Et de préciser : « Depuis 2009, nous avons lancé un important programme qui va nous permettre de ne plus utiliser aucun additif fluoré en 2024.»

Suspendus à la révision de REACH 

Cette révélation intervient à l’heure que le règlement REACH (*) en cours de révision pourrait restreindre à l’avenir largement l’usage des PFAS, dont l’OCDE estime qu’il en existe environ 4 730 différents. Cinq Pays européens sont plus particulièrement à la manœuvre. L’Allemagne, les Pays Bas, la Norvège, la Suède et le Danemark travaillent depuis plus de deux ans pour renforcer ces interdictions. Jusqu’ici en France, le ministère de la Transition écologique n’avait pas encore pris officiellement parti dans ce dossier. Dans le cadre de la diffusion du reportage, la ministre Barbara Pompili s’est déclarée pour une "interdiction très rapide de la famille des PFAS au niveau européen".

(*) acronyme de Registration, Evaluation and Authorisation of Chemicals que l’on peut traduire par Évaluation, Autorisation et Restrictions des substances chimiques..)

Quelque 4 730 PFAS référencés…

Les PFAS sont utilisés dans de nombreux domaines tels que les enduits antitaches et imperméables pour les textiles et tapis, ou comme enduit résistant à l’huile pour les papiers et cartons aptes au contact alimentaire, mais aussi les mousses anti-incendie, agents tensioactifs, revêtements pour sol… Et Parmi ces PFAS se trouvent notamment ceux dits à chaîne courte comprenant l’acide Trifluoroacétique (TFA), résultant notamment de la décomposition dans la nature de certains fluorocarbures, présents dans certains réfrigérants. Aussi, l’EFCTC qui représente notamment les producteurs de fluides frigorigènes ne cesse de préciser que le terme PFAS est très large et englobe des substances telles que les HFC et HFO qui ne présentent pas les propriétés du groupe de substances plus communément considérées comme PFAS. Une position également défendue par l’Administration américaine comme l’a rappelé le président de l’association américaine AHRI, Stephen R. Yurek lors du dernier colloque Asercom en avril dernier. Également invitée à cette rencontre, Frauke Averbeck, représentante du BAuA, institut fédéral allemand en charge de la santé et de la sécurité a exprimé la ferme volonté des autorités du pays de voir ces substances qui intègrent des fluides frigorigènes écartées par une révision de  Reach à l’horizon 2029.. Mais de conclure à l’occasion de cette journée que des dérogations pourraient sans doute être accordées.  

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