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Devant une explosion d'installation et de rénovations, la filière des pompes à chaleur veut recruter 20 000 personnes d'ici 2030.
L'Association Française pour les Pompes À Chaleur (AFPAC) présente le prochain défi du secteur : recruter 20 000 personnes à l'horizon 2030. Explications.

Devant une demande de bras et de cerveaux toujours plus forte, le secteur des pompes à chaleur peine à recruter. Depuis juillet 2020 et l'obligation d'entretien tous les deux ans des systèmes thermodynamiques , la fillière estime que 20 000 personnes devront renforcer ses rangs d'ici 2030. Partis du constat que le marchés des PAC de tous genres (géothermie, air/eau, hybrides ou encore à ballon) évolue  à la hausse depuis deux ans, la profession se retrouve impuissante face à une desertion des formations et le manque de main d'oeuvre. D'ici neuf ans, les besoins sont chiffrés à 2000 employés chez les fabricants, 3000 grossistes, 5000 installateurs et 10 000 chargés de SAV.

Plus de visibilité, de reconversions et faire le pari de la mixité

Jeudi 21 octobre 2021, tous les membres de l'AFPAC présents s'accordaient sur le caractère important des PAC dans la transition écologique. Néanmoins, les formations se retrouvent « boudées pour ne pas dire désertées » comme le regrette Olivier Dekens, pilote du groupe de travail attractivités métiers au sein de l'AFPAC : « aujourd'hui près de 15 diplômes sont liés à notre domaine avec 3500 CAP, 6400 BAC professionels et 3000 BTS. À eux seuls, les diplômés qui s’orientent directement vers les métiers PAC résidentielles ne permettent pas de satisfaire le besoin ». Pour se faire, des campagnes de communication en ligne sont produites par l'Association à destination des jeunes.

Ainsi, l'AFPAC annonce mettre en oeuvre différents axes : « accroitre la visibilité des métiers chez les jeunes, leurs professeurs mais aussi leurs parents », « susciter les reconversions » et « faire le pari de la mixité » lorsque la présence féminine est de l'ordre du pourcent selon les branches du secteur. Une situation résumée par François Deroche, président de l'AFPAC : « les mécanismes sont là, l'offre produit existe mais il faut des bras ».

La bonne santé économique des PAC

Sur la période allant de janvier à août 2021, la vente de PAC air/eau a augmenté de 65% par rapport à 2020 avec 161 186 appareils intallés. Une évolution similaire pour les PAC hydribes (+ 13 % par rapport à 2020 avec 2711 appareils), les chauffe-eaux thermodynamiques (+ 51 % avec 99 944 appareils) ou encore les pompes à chaleur géothermique (+ 11% avec 1467 appareils). Des chiffres qui confirment une bonne croissance dûe aux dispositifs d'accompagnement dans le neuf et la rénovation : depuis l'instauration de Ma Prime rénov', 20% des 800 000 dossiers de 2021 sont dédiés à des PAC et pour 2022, deux milliards d'euros sont prévus.