Le dynamisme de l’année 2021 vient confirmer la vision des industriels de la régulation et GTB selon laquelle les systèmes d’automatisation et de contrôle des bâtiments (BACS en anglais) contribuent pleinement aux objectifs de transition énergétique et de neutralité carbone.

Avec une croissance de 16,7 %, le marché de la Gestion Technique du Bâtiment (GTB) connaît sa plus forte progression depuis 2008 et renoue avec les niveaux de performance d’avant crise.

Tirée par les opérations de rénovation énergétique, la dynamique de ce marché va encore s’amplifier avec l’entrée en vigueur de la RE2020 dans le tertiaire :

- L’un des enjeux prioritaires reste la « rationalisation du SMART », c’est-à-dire une optimisation des budgets disponibles pour concevoir et construire des bâtiments neufs intelligents et évolutifs, mais surtout durables et à coûts maîtrisés. Il s’agit de s’appuyer sur les technologies numériques proposées par les industriels pour répondre à des buts précis associés à un « objectif de sobriété digitale » en donnant priorité à la gestion efficace du confort nécessaire à la vie humaine à travers une optimisation des systèmes énergétiques réglementaires (chaud, froid, ventilation, ECS et éclairage).

- Sur ce marché, les offres de gestion combinées CVC, stores et éclairages continuent à progresser fortement (+13 %).

Impact du décret BACS

En ce qui concerne le secteur prioritaire de la rénovation, les industriels de la régulation et GTB attirent l’attention des maîtrises d’œuvre sur les exigences à venir issues du Décret BACS (exigences de moyens) pour atteindre les objectifs de résultats du Décret Tertiaire dont les éléments décisifs sont :

- L’installation de systèmes de régulation et GTB de classe A ou B selon la norme NF EN ISO 52120-1 pour les bâtiments tertiaires avec système de chaud / froid d’une puissance supérieure à 290 kW (cf. Décret BACS). Cette classification identifie de manière standard les fonctionnalités à mettre en œuvre pour répondre aux exigences réglementaires.

- Une rationalisation du SMART pour les opérations de rénovations lourdes équivalentes à des projets de bâtiments neufs qui doivent conduire à privilégier l’atteinte des objectifs de résultats de réduction de la consommation énergétique.

- L’importance de l’apport et de l’expertise des bureaux d’études (conception) et de la main-d’œuvre qualifiée pour des installations complexes nécessitant une maîtrise combinée du CVC et de l’informatique pour obtenir des résultats à hauteur de la performance des systèmes. Il faut alors souligner à nouveau la très forte demande de formation à laquelle s’emploie à répondre notamment l’association BACnet France, créée par les membres du Syndicat ACR en 2007.

- La prise de conscience que les systèmes de régulation et GTB performants (soit des BACS de classe B et + selon la norme NF EN ISO 52120-1) incluent par défaut un service de suivi et de mesure de la consommation énergétique (instruments de pilotage via des capteurs et une supervision) ainsi que des produits ou systèmes (régulateurs, actionneurs) capables d’agir sur les systèmes techniques pour assurer un confort maximum avec le minimum de consommation énergétique.

- L’intégration d’une offre à forte valeur ajoutée par la mise en œuvre de nouvelles fonctionnalités des logiciels de supervision (ou intégrée dans les automates et actionneurs), notamment pour garantir l’interopérabilité des données dans les librairies, ainsi que la mise à niveau des standards de cybersécurité. Dans cette optique, il faut souligner à nouveau que l’atteinte de ces objectifs et le développement des « autres services » à haute valeur ajoutée (ex : gestion des espaces, effacement, mutualisation de la donnée pour les WEB services, etc.) reposent sur le déploiement d’une approche standardisée des Smart Buildings qui s’appuient sur la mise en œuvre des protocoles de communications standardisés ouverts comme BACnet ou KNX.

Pour ce faire, les industriels de la régulation et GTB affirment vouloir continuer à déployer les stratégies internationales de standardisation notamment à travers l’initiative IPBLiS qui vise en particulier le secteur des bureaux mais a pour vocation de s’appliquer à l’ensemble des bâtiments tertiaires.

« Le temps des BACS est venu »

Après des années d’efforts continus sur l’enveloppe des bâtiments pour réduire les besoins énergétiques, puis sur les équipements pour en améliorer la performance, le plus fort potentiel de gains énergétiques repose désormais sur l’optimisation des modes de gestion des équipements en fonction des besoins énergétiques réels, c’est-à-dire la mise en œuvre de fonctions de régulation et gestion technique performantes.


Cette approche globale de la performance énergétique des bâtiments et de ses composantes est décrite dans la méthode d’évaluation internationale développée par les organismes de normalisations européens pour faciliter l’application de la Directive Performance Energétique des Bâtiments : c’est la série de normes « PEB » regroupée derrière la norme chapeau EN ISO 52000-1 : 2017. Concrètement, cette série de norme constitue une méthode de calcul ayant vocation à être utilisée dans les réglementations nationales. Les normes de cette série sont progressivement adoptées à l’international ce qui démontre le très large consensus sur la pertinence de ces référentiels au niveau mondial et le rôle moteur des Européens qui défendent cet avantage concurrentiel.
C’est le cas de la norme principale de l’industrie pour décrire la contribution des BACS à la performance énergétique des bâtiments qui vient d’être publiée en France (mars 2022) sous la nouvelle référence
NF EN ISO 52120-1. Cette récente publication traduit à la fois une reconnaissance internationale du rôle des BACS mais également une validation des principaux éléments de la norme européenne qui faisait foi jusqu’alors et qui sert de référentiel central pour de nombreux dispositifs réglementaires (Décrets BACS, Crédits d’Impôts) et de certification (CEE, HQE, etc.).

Un des grands défis pour les années à venir sera de déployer pleinement cette approche dans le résidentiel en parvenant à une prise en compte satisfaisante des BACS dans les dispositifs réglementaires en forte évolution.

">