
Maitriser les glissements de température évite de générer des dysfonctionnements, parfois irréversibles.
« L’analyse de risque nécessite plus de pédagogie »
La notion de fluide A2L est-elle bien comprise sur le terrain ?
Actuellement, deux fluides sont principalement utilisés, et avant tout dans le domaine de la climatisation où le R 32 est très présent et le 1234ze dans les chillers sur lequel toutefois, on a moins de retours. De mon expérience en tant qu’auditeur, je m’aperçois que la notion de « légèrement inflammable » n’est pas toujours très claire chez certains artisans de cette filière, mais ceux-ci n’en possèdent pas moins les outils nécessaires à leur manipulation, par exemple en matière de groupe de transfert. Les fluides R 455A et R 454C quant à eux commencent à arriver dans les exploitations et leur développement sera surtout lié à l’évolution des textes réglementaires encadrant les fluides à très bas GWP dans les installations. On les retrouve surtout aujourd’hui dans les équipements avec des groupes hermétiquement scellés en froid commercial et en cuisines professionnelles où la législation impose des fluides avec un PRP de moins de 150. À ce stade, force est de reconnaître que le CO2 est très présent dans les centrales de plus de 40 kW.
Et comment est perçue l’analyse de risque ?
L’analyse de risque est toujours considérée comme complexe malgré les différents outils qui ont été mis à disposition, entre autres, par le Snefcca. Si l’installateur peut se référer à des exemples, il n’en demeure pas moins que l’étude doit être faite au cas par cas. Or les petites structures qui doivent faire face à maintes législations, sont souvent débordées pour appréhender ce sujet sereinement. Dans les formations que j’anime, j’ai le plus souvent en face de moi des représentants de grandes entreprises structurées avec notamment des responsables techniques voir des responsables QSE (Qualité, Sécurité, Environnement). La notion d’analyse de risque doit encore se « démocratiser ». Sinon, le risque est que, comme la DESP, ces notions restent maîtrisées avant tout par des entreprises très structurées.
Comment rendre ce sujet plus abordable ?
Il faut encore plus de pédagogie. Il est nécessaire de cibler avant tout le bon texte qui s’applique au domaine concerné (réfrigération, climatisation, groupe hermétiquement scellé…) puis se concentrer notamment sur le calcul de charge de fluides frigorigènes qui est essentiel de la problématique de l’analyse de risque. On peut s’aider pour cela des calculateurs qui sont mis à disposition, surtout s’ils incluent tous les fluides présents sur le marché.
Quelles sont les questions le plus souvent posées face aux A2L lors des formations ?
Pour l’heure, les stagiaires ne posent pas beaucoup de questions car il n’y a pas encore vraiment de mises en situation. Il convient cependant d’insister sur la maîtrise de charge qui permet de ne pas dépasser la limite qui a été calculée tout en assurant au technicien de réaliser une installation qui fonctionne efficacement. Il faut aborder le sujet de l’intervention suite à la réparation d’une fuite pour savoir comment remplir l’installation dans sa limite de charge… ?
S’il y avait un message avant tout à faire passer ?
Il faut par-dessus tout faire attention à la maintenance. Encore une fois, il faut respecter les charges inscrites sur la plaque signalétique de la machine et veiller aux glissements de températures qui peuvent générer des problèmes irréversibles. En formation, je remarque que beaucoup de stagiaires font la confusion entre température de rosée (en BP) et de bulbe (en HP), et une erreur de surchauffe peut casser un compresseur. Or aujourd’hui tout le monde n’a pas un manomètre électronique à disposition.
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