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Sur le terrain et dans différents pays européens, comment les installateurs appréhendent-ils les mutations réglementaires et techniques ? Éléments de réponse au cours de la table ronde organisée lors de l'AG de l'organisation…

Pour clôturer son assemblée générale, l’Asercom a organisé une table ronde sur le thème « Time of change » animée par Heinz Juergensen de Bitzer. Elle réunissait des représentants d’organisations professionnelles de 3 pays européens : Jean-Michel Degoulet pour le Snefcca, Gerhard Neuhauser de l’association autrichienne de la réfrigération et de la climatisation (ÖKKV), et Udo Van Der Meer de Beijer Ref représentant la Belgique et les Pays-Bas.

Si tous s’accordent à dire que le changement c’est bien maintenant, le constat est aussi unanime sur le fait que les entreprises l’appréhendent à un rythme différent selon leur taille. Les plus importantes sont déjà prêtes et se positionnent désormais comme des prestataires capables de fournir un service global autour de la fourniture d’énergie dans lequel le froid n’est plus qu’une composante. Les plus petites, en revanche, qui composent le gros des effectifs dans tous les pays représentés, sont contraintes de suivre dans un contexte réglementaire très complexe et une activité soutenue sans avoir en interne les ressources nécessaires.

Le développement du CO2 illustre notamment cette dichotomie entre les acteurs qui le maîtrisent plus ou moins selon leur envergure. Tout comme pour les fluides inflammables qui font leur apparition, les nouvelles technologies imposent d’informer et de former les personnels, encore et encore. Et notamment sur le plan sécuritaire. Ceci alors même que partout se ressent un manque important de candidats et notamment de jeunes que la filière n’arrive pas à attirer. D’autant que cette classe d’âge à une approche tout à fait différente du monde du travail et du déroulé de carrière par rapport à ses aînés. Il convient donc de parvenir à séduire la nouvelle génération en valorisant par exemple l’apport de l’électronique, essentiel pour faciliter la maintenance, et le rôle déterminant de ce métier dans l’activité humaine. Manque de personnel et perte de savoir-faire peuvent se compenser par une emprise de plus en plus grande des appareils prêts à brancher (plug and play) avec le risque cependant de voir d’autres professions beaucoup moins qualifiées s’emparer du marché… D’autant que le prix reste l’élément déterminant pour le pour le client !

À l’avenir, une pause dans l’inflation réglementaire serait fortement appréciée ainsi qu’une aide des gouvernements pour favoriser la formation des personnels, avec pourquoi pas une certification des entreprises qui les auraient mis en place. Ce qui permettrait aussi au passage de revaloriser le savoir-faire des frigoristes par rapport aux professions périphériques. Dans ce contexte, l’optimisme s’impose toujours du fait d’une demande croissante de froid qui est plus que jamais indispensable dans de multiples domaines.