picture L'échange avec les experts a permis de rappeler, entre autres, le mode de fonctionnement de l'Asercom.

Lors de sa dernière convention qui a eu lieu les 24 et 25 janvier à Bruxelles, l’Asercom a fait le point sur les défis qu’elle souhaite relever, en particulier en matière de fluides inflammables.

Régis Leportier, responsable du comité « technologies » de l’Asercom a démarré la matinée de conférences par un point sur les fluides frigorigènes : « La plupart des fluides alternatifs seront inflammables. Il est donc nécessaire de mettre en place un nouvel outil incluant des données fiables les concernant. » 70 fluides alternatifs sont évalués mais une priorisation s’avère impossible. Or la nouvelle ligne directrice suivie par l’Asercom devra souligner les conditions d’utilisation de composants dans les circuits de compression vapeur, dont les fluides inflammables. Les constructeurs seront partie prenante dans ce processus en effectuant une évaluation des risques pour le système.

« Les fluides alternatifs à bas GWP auront un impact probable sur la sécurité et l’efficacité des systèmes, poursuit Régis Leportier. La mise en place de cet outil unique regroupant les informations clés sur ces fluides inflammables se veut évolutive. L’ajout éventuel de nouveaux développements est indispensable. Ceci est en cours de test avec les membres du groupe de travail de l’Asercom. » Groupe de travail qui s’engage pour l’année à venir à réfléchir à la façon de reconnecter les efforts industriels avec les politiques. « Ces derniers ne se rendant pas toujours compte de nos efforts », conclut Régis Leportier.

Cette fois orientée « composants », la présentation de Torben Funder-Kristensen, membre actif de l’Asercom, s’est focalisée sur l’emploi des fluides inflammables dans une installation. Le message est simple pour le spécialiste : les composants doivent être qualifiés et la conformité déclarée par le constructeur pour un fluide inflammable ou un groupe de fluides inflammables. Ceci en tenant compte des demandes spécifiques liées à l’installation et aux usages. Le constructeur est ainsi tenu de faire une évaluation systématique des risques. « L’usage de ces fluides dans un système ne va pas créer une zone Atex au cours d’une opération normale. L’approbation Atex pour les composants n’est généralement pas nécessaire. Cependant, dans des situations de service dans lesquelles le système est ouvert et crée ainsi une zone Atex 2, une extinction des composants électriques est nécessaire. Dans ce cas de figure, il faut parvenir à surmonter les challenges techniques et il est urgent de développer l’offre de formations aux composants et aux fluides. »
Les réels challenges qui nous attendent vont être de composer avec l’insuffisance de professionnels et la disparition d’une réelle expertise.
Parmi les solutions qui émergent Torben Funder-Kristensen évoque la coopération entre des industriels non rivaux, l’augmentation de versions standards dans les unités industrielles, une attention plus soutenue à la surveillance à distance, l’augmentation de la redondance dans les installations critiques ainsi que dans l’électronique et enfin les possibilités d’analyses et de correction des algorithmes des installations.

Certification

Julian Pfaffl, responsable du comité « programme de certification » de l’Asercom a dressé un bilan de l’année 2018 en matière de tests de conformité. 7 unités de condensation ont été testées sur 71 unités soumises ; 8 compresseurs ont été testés sur 35 compresseurs soumis et 4 laboratoires externes sont qualifiés et en cours d’utilisation (accréditation ISO 17025). L’Asercom a certifié la première unité de condensation au CO2 en 2018 (50 compresseurs CO2 ont d’ores et déjà été certifiés).

Dans les challenges à relever, Julian Pfaffl a cité la mise à jour du programme d’évaluation Asevalcu afin d’intégrer les processus transcritiques et diverses configurations de systèmes ; le déploiement d’un module échangeurs de chaleur pour condenseurs et la qualification de laboratoires dédiés aux tests de conformité. En 2018, de nouveaux statuts de certification ont été introduits : le statut listé (produits soumis à l’Asercom) ; le statut vérifié (fiche technique Ecodesign et conformité Ecodesign vérifiées par l’Asercom ; le statut certifié (unité certifiée par le comité de certification). 

Cybersécurité

Christian Ellwein, responsable du comité « contrôle et communications », a clarifié la position du groupe de travail « cybersécurité ». Fait établi, la cybersécurité est une condition importante pour un internet des objets à succès. Les standards n’étant pas définis, le détail des exigences doit être défini et le sera prochainement par l’Asercom.
Lors de la discussion d’experts qui a suivi le cycle de présentations, Régis Leportier et Heinz Jürgensen, responsable du groupe de travail sur les normes ont rappelé que l’Asercom ne pouvait en aucun cas influencer le marché. C’est à chaque constructeur d’imposer ses règles. Chaque constructeur peut faire ses recommandations, non pas l’Asercom dans son ensemble. En ce qui concerne le processus de certification, chaque constructeur en vérifie un autre ce qui évite les phénomènes « d’auto certification ».