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Organisée le 13 décembre au Cnam, la journée a réuni près de 80 participants pour sa 4e édition.

Gérald Cavalier, président de l’association a rappelé que les fluides étaient au cœur des débats depuis bientôt 200 ans avec toujours en ligne de mire la recherche du « meilleur ». Il a également souligné que l’exposition « Froid » désormais itinérante était actuellement visible aux Saline d’Arc-et-Senans et ce jusqu’au 22 avril. L’AG annuelle de l’AFF s’y tiendra donc juste avant, les 16 et 17 avril. Après cette introduction, Christophe Marvillet, directeur de l’Iffi et professeur au Cnam a introduit le cycle de présentations bien ficelé en détaillant les actions de formations du Cnam et de l’Iffi. Il a insisté sur les enjeux liés à la formation de frigoriste : « Il faut faire venir des jeunes dans ces métiers puis leur apporter les compétences scientifiques, techniques et humaines adaptées aux entreprises du secteur. »

Les fluides ont bien sûr fait l’objet de toutes les attentions à travers de différentes présentations. Jacques Guilpart, directeur de MF Conseils s’est exprimé sur les impacts de l’utilisation de mélanges fortement zéotropes en froid industriel et commercial. Il a indiqué que ne pas prendre en compte le glissement dans les installations à bouteilles peut conduire à des erreurs de dimensionnement et de réglage/régulation. L’influence du glissement est prévisible et calculable. Il suffit de prédire et d’anticiper les bons réglages. « La distillation ça se maîtrise, a-t-il conclu. Les installations à cascade intégrée existent depuis bien longtemps. »

Philippe Haberschill, maître de conférences HDR émérite au Cethil à Lyon a abordé les fluides frigorigènes diphasiques, qui, comme l’a fait ressortir André Stumpf, responsable durabilité et expert technique chez Carrier Transicold, animateur de la journée, le froid indirect est en passe de prendre de plus en plus de place pour des raisons de sécurité.

Bachir Bella s’est exprimé au nom de l’Asercom pour faire passer un message simple : les systèmes utilisant des fluides inflammables peuvent utiliser des composants qualifiés par les fabricants de composants ; les normes de sécurité reconnues garantissent la conception, l’installation et le fonctionnement sûrs des systèmes. Le fluide inflammable d’un système ne provoque pas de zone Atex en fonctionnement normal. L’homologation Atex des composants n’est donc généralement pas nécessaire. Cependant, pour certains produits, il peut s’agir du choix le mieux approprié. Les situations de service où le circuit du système est ouvert et provoque ainsi une zone Atex 2 doivent conduire à la mise hors tension des composants électriques.

Lionel Audouy, directeur de la plateforme mondiale chez Tecumseh a proposé une analyse comparative de trois types de fluides de 1 à 10 kW : HC, HFO/HFC et CO2. Il a résumé de la façon suivante : « Les R 452A, R 448A, R 449A, R 134a et R 513A permettent une réduction du PRP et ne sont quasiment pas interdits par la F-Gas. Ils demeurent une solution non inflammable et simple en transition. Les R 455A, R 454C et R 1234yf dont le PRP est inférieur à 150, faiblement inflammables constituent des solutions existantes et futures qui remplissent la plupart des critères attendus. Le R 290 est une solution efficace mais limitée dans la gamme du constructeur. Son utilisation est liée à la charge utilisée (potentiel en boucle secondaire). Le CO2 non inflammable avec un PRP de 1 est mieux adapté aux grosses installations. »

Toujours sur les fluides, Olivier Valet, directeur du département certification du Cemafroid fait un compte rendu d’une étude Cemafroid sur les pratiques de la manipulation des HFC. Dans les grandes lignes, il a mentionné le fait que les opérateurs sont de plus en plus qualifiés (moins d’intervenants sans attestations) ; une vérification des outillages et une traçabilité des opérations peu maîtrisée (des taux de non-conformité encore importants) ; des attestés qui s’améliorent (un progrès continue de la qualité, un niveau global qui augmente) et des alternatives qui tardent à percer (encore des mises en service au R 404A).

Volet commercial

Franck Krier, président de Framacold a mis en avant la pertinence de ses fluides (RS 50, RS 51 et RS 53) dans le cadre du phase down imposé par la F-Gas, pour pérenniser les installations actuelles. Pierre-Emmanuel Danet, responsable du support technique chez Climalife a rendu compte d’une analyse des éco-efficacité des systèmes de réfrigération. Basée sur la comparaison de deux magasins, l’un à Hamburg, l’autre à Séville fonctionnant soit au CO2, soit au R 448A et au R 455A, il a conclu en spécifiant que le CO2 était bien mais coûtait plus cher. Le R 448A serait mieux et plus facile d’utilisation. Le R 455A constituerait une solution définitive.

Bachir Bella cette fois avec la casquette de directeur des projets spéciaux chez Emerson a présenté les solutions proposées pour l’avenir. Jean-Pierre Baleydier, directeur général de Bitzer France a annoncé la sortie prochaine d’une unité d’expansion dont le détail technique est encore gardé secret. Cette unité serait destinée à améliorer, entre autres, la puissance frigorifique pour les installations neuves ou existantes.