L'Association française du froid organisait ses vœux pour 2022 en animant une conférence sur les 20 000 vocations à susciter dans la profession du froid. AFF
L'Association française du froid organisait ses vœux pour 2022 en animant une conférence sur les 20 000 vocations à susciter dans la profession du froid.
La filière des métiers du froid représentée par onze associations organisait ses vœux de début d'année accompagnée de nombreux interlocuteurs. Un souhait : 20 000 postes à pourvoir.

Des vœux du froid sous le signe du recrutement

C'est face à 270 personnes que ces vœux annuels étaient diffusés en ligne et en direct. Ce jeudi 27 janvier 2022, la rencontre était organisée sous le thème « Susciter 20 000 vocations pour relever les défis environnementaux du froid » et de nombreux participants ont défilé pour apporter leur expertise. Onze associations étaient présentes : ADC3R, AFF, AFCE, AFPAC, AICVF, CNEFFIC Thermique, IIF, Snefcca, Syneg et Uniclima… La majorité des acteurs du froid ont donc répondu à l'appel de ces vœux. 

La formation et la communication en débat

Pendant une heure, l'ensemble des intervenants s'est accordé sur l'importance des métiers du froid dans la vie quotidienne et le rôle à jouer dans la Transition énergétique. Premier intervenant, Didier Coulomb, Directeur Général de l'Institut International du Froid, a pointé du doigt l'importance du froid, mais qui, « premier employeur de France, [qui] souffre d'un décalage entre les formations données et les réalités du terrain ». Selon ce dernier, les jeunes diplômés ne sont pas formés de manière à être les plus efficients possibles une fois embauchés.

Un discours repris en fin de conférence plus tard par Frédérique Sauer, nouvelle chargée de mission formation au Snefcca, pointant du doigt les nouveaux fluides et réglementations à intégrer. « Un de nos soucis est le décalage entre la formation donnée aujourd'hui, qui est assez éloignée de la manipulation physique des fluides des jeunes, souvent pour des raisons d'assurance », assure-t-elle. Les apprentis n'étant donc pas en mesure de manipuler sur des bancs en classe. Pour 2022, le Syndicat a d'ailleurs classé comme prioritaire sa mission de formation et de recrutement. Et il n'est pas le seul à vouloir agir dans ce sens. Car malgré des évolutions professionnelles assurées et de « bons salaires », la profession manque de bras et de cerveaux.

Au sujet de la Transition écologique, l'ensemble des forces en présence s'est accordé sur le rôle à jouer du froid à l'exemple de André-Pierre Doucet, délégué général du Syneg : « le froid est au cœur du sujet car nous sommes au départ de la chaîne de valeur. Nous fabriquons les produits qui vont permettre la distribution et la production. Notre part est dédiée à la Transition, l'usage de nouveaux fluides, la réparabilité... ».

Au-delà de la formation, la communication sur le métier reste à renforcer. C'est ce que soutient Olivier Dekens, président de l'Association Française des Pompes A Chaleur (AFPAC)

« Il y a une méconnaissance des métiers. Personne ne sait ce qu'est un installateur PAC (pompes à chaleur, ndlr) ou un dépanneur de PAC. [...] Concernant les jeunes, nous sommes sur une désertion complète du génie climatique dans les lycées professionnels. Et nous sommes des acteurs de la transition écologique. Il faut communiquer et nous le faisons via des fiches métiers, des vidéos à destination des jeunes. Les entreprises doivent les aider à se saisir de cette connaissance », a déclaré Olivier Dekens.

La profession seule à sa rescousse ?

« Pensez-vous que les seules actions volontaires de la branche vont pouvoir lui permettre d'atteindre [ses] objectif ? », s'interroge Hugues Haentjens, animateur de la cérémonie. Réponse d'Olivier Dekens : « faisons le vœu que les pouvoirs publics se saisissent de ces problématiques pour le froid et les pompes à chaleur dans la transition écologique. C'est un fait avéré et quantifié ».

Réponse à ce vœu en fin de conférence. Marion Richard représentante du ministère de la Transition écologique a pris la parole pour témoigner « son » soutien sur le sujet de la formation dans les métiers du froid. La représentante a aussi relevé le travail entre son ministère et celui de l'Éducation nationale en rappelant la création de deux passerelles* en 2021 pour faciliter l'embauche. Une remarque saluée par les forces en présence dans la salle. Tandis que la conférence prend fin dans un consecus mutuel, on pourrait se demander s'il ne serait pas nécessaire de poursuivre ces vœux dans une grande action commune ?

* « Maintenance et efficacité énergétique » et « Métiers du froid et des énergies renouvelables ». La seconde permettant de valider l'attestation d'aptitude.